Journée qui prévoyait pourtant d'être simple, elle n'en avait pas forcément l'air... Petite fleur... Les goutes de rosée sur l'herbe était fraîche, pourtant, tout est relatif. Perdue dans les millions d'autres... Le seul regard pensant de la gamine pouvait nous faire dire qu'elle était... D'autres qui te regardent tous. Tout aussi banale que d'habitude. Certes, pour certains, la banalité n'est pas formulée ainsi. Pour vous, c'est sûrement de la tristesse. Comment fais-tu pour attirer le regard ? Mais saviez-vous que Léna est toujours triste ? Comme j'aimerais pouvoir te ressembler... Elle parait neutre et indifférente, je le confirme, mais dans chaque cœur il y a des sentiments... Aussi belle sois-tu, petite fleur.

Find the key to fate is not an easy thing.
Little flower lost in the millions of others who are watching you.

Le printemps était arrivé depuis quelques jours. Le ciel aussi dégagé de nuages que de pluie semblait bien nous annoncer que les fleurs allaient pousser à merveille dans cette belle saison. Un soleil réjouissant, ni trop chaud, ni pas assez. Un léger vent, comme une brise, passait, un doux vent, un vent du matin, annonçant la venue d'une journée magnifique. Les oiseaux de passage, revenus pour la saison. La blanche colombe se posant sur le rebord de la fenêtre. La belle hirondelle volant de ses ailes. Une saison qui s'annonçait plutôt bien mais... Même ces choses magnifiques paraissent banales et sans intérêt. De toutes façons, c'est la même chose chaque année, pas de quoi se réjouir, non ? Apparemment cela plaisait à beaucoup de personnes de se dire que cette fois, la neige ne retombera plus pendant un moment.

Ce matin-là, il aurait suffit de quelques minutes en plus pour passer une bonne nuit. Le soleil passait par la fenêtre de la chambre et un vampire dormait là. Mais est-ce que les vampires craignent vraiment la lumière du jour ? Mmmh... C'est obligatoire de se dire que ce ne sont que des rumeurs... Ils ne pourraient pas suivre les cours sinon. Mais était-ce vraiment le cas ? De toutes façons, on ne peut pas le savoir maintenant.

Léna était encore endormie, sa couverture et elle par terre, son coussin encore sur son lit mais aux pieds et voilà qui prouve que Léna n'est pas totalement calme la nuit. En réalité, elle n'est ainsi qu'au printemps, ce qui ne l'arrange pas car bouger lui donne chaud, elle a donc chaud toutes les nuits de printemps. Heureusement qu'en été ce n'est pas le cas. Les rayons du soleil pénétraient la chambre sinistre, ses rayons arrivant tout droit au joli visage de la jeune fille, la réveillant. Ouvrant les yeux, elle regarda autour d'elle. De toutes les manières, elle se leva et alla directement fermer les volets. Ainsi, les autres n'allaient pas se réveiller de la même manière et pas aussi tôt. Elle sortit de la chambre et alla s'habiller dans une des toilettes chez les filles. Hors de question de s'habiller dans cette chambre avec la présence d'un garçon. Une fois habillée, elle ressortit et revint dans la chambre, calmement - à son habitude -. Son regard indifférent se posa sur son lit, défait. Aucune importance à ses yeux, elle mit son pyjama sur le lit, même pas plié et ressortit de la chambre. Le regard pointé au sol, elle s'assit sur un rebord de fenêtre dans le couloir.

▬ C'est toujours comme ça... Je suis toujours la première, ici. Et personne n'est là. Suis-je la seule à me réveiller en même temps que le soleil ? Suis-je sans arrêt seule ? Est-ce que la solitude est un quotidien, pour moi ? Est-ce que la solitude... Est bien, parfois ?

Toutes ces questions raisonnaient dans sa tête sans en finir. Elle avait un ton totalement indifférent, comme à son habitude. En fait, sa vie est une suite d'habitude et d'événements répétés mais est-ce qu'aujourd'hui encore, cela va se passer ainsi ? Est-ce qu'aujourd'hui encore, la solitude va régner dans le cœur torturé de Léna ? Est-ce que l'habitude remplirait sa vie pleinement ? Peut-être.... Il est possible que sa vie se termine ainsi, sans jamais n'avoir rien vécu d'autre. Mais à sa grande surprise, une jeune fille traversa le couloir. Des lunettes, la même taille que Léna, des cheveux bruns foncés, des yeux bordeaux teintés de rouges. Pourquoi cette ressemblance était si frappante avec Léna ? La jeune fille s'arrêta devant Léna et lui donna son cartable. Léna le prit, vérifiant que c'était le sien et regarda la jeune fille devant elle.

▬ E-euh... Merci... ?

Il était déjà trop tard pour que l'inconnue l'entende, elle n'était plus là. Seule une chauve-souris s'envolait déjà depuis la fenêtre. Mais celle-ci était à l'extérieur et la fenêtre fermée. Rien de flagrant, juste une fille qui lui donne son cartable et une chauve-souris qui s'envole. La seule chose qui sorte du quotidien, c'est que Léna ait oublié son cartable. Mais pour une fois, cela paraissait important à ses yeux. Non pas le cartable, mais 'elle'. Elle se demandait surtout qui était-ce. Elle ne l'avait jamais vue auparavant au Pensionnat. Était-elle nouvelle ? Ou simplement dans une autre classe ? Était-elle beaucoup plus jeune ? Il est vrai que Léna était assez âgée contrairement à ce que fait croire sa taille. Mais était-ce là une raison pour ne jamais avoir vu cette fille-là ? Aucun rapport.

Il fallait penser à autre chose, Léna attendit un moment avant que les couloirs ne furent remplis d'élève. En fait, ça n'arrangeait rien. La solitude ne veut pas dire que l'on est pas entourés de gens. La solitude est surtout un état d'esprit. Le regard vide de Léna se posaient souvent sur le ciel par la fenêtre. Le ciel était clair, la lumière entrait facilement dans le couloir. Mais alors comment cette chauve-souris a put être là ? ... Comme tous les autres vampires du Pensionnat. Peu importait. Toutes ces questions n'auraient de toutes façons aucune réponse avant un moment. deux filles s'approchèrent de Léna et lui montrèrent une photo d'un garçon. Un Nightmare. Sous la photo, il y avait des commentaires écrits à l'indélébile noir, de simples commentaires des filles. Léna observait la photo fixement tandis que les deux filles étaient toute excitées. Elles lui demandèrent s'il était beau. Léna ne répondit pas. Elle laissa un long moment de silence, comme toujours. Après un moment, elle releva la tête vers les deux filles. Ces dernières espéraient une réponse mais elles connaissaient bien Léna qui rabaissa sa tête pour regarder la photo.

▬ Huh...

Les deux filles soupirèrent et partirent, disant qu'apparemment, il n'était pas assez bien si Léna ne le trouvait pas beau. Elles laissèrent la photo par terre et Léna la ramassa et lis les commentaires à l'arrière et en dessous de la photo. Elle ne trouvait pas vraiment cela amusant, elle ne faisait que lire et n'y portait pas vraiment d'intérêt. Personne ne remarquait qu'elle avait une photo en main. Bien heureusement, ça provoquerait des malentendus alors qu'elle suppose ne l'avoir jamais vu. Du moins, jusqu'au moment où elle se rendit compte qu'en fait, c'était le garçon qui dormait dans la même chambre qu'elle. Les commentaires avaient l'air si enthousiastes... Alors pourquoi avoir laisser tomber juste parce qu'elles pensaient que Léna ne le trouvait pas beau. Alors que ce n'était pas vrai, elle n'avait rien dit, c'est tout. La gamine releva la tête vers les deux filles qui étaient parties, mécontentes et discutaient avec d'autres filles qui elles, avaient l'air déçues. Tout ça... Par ma faute ?

Plus le temps de réfléchir plus, le début des cours sonnait et Léna rejoignit sa classe dans le plus grand calme. Habituellement, elle n'écoutait pas ce que disait le professeur. Étant près de la fenêtre, elle regardait par le biais de celle-ci des oiseaux, le ciel... Un printemps d'hirondelles. Mais d'un coup, cette fille arriva et tous les oiseaux mourraient à son passage et son regard se posaient sur ces petites choses se tortillant lamentablement au sol. Léna tremblait, voir ça... Elle ferma les yeux, une grande lumière émana d'elle-même et quand elle rouvrit les yeux, c'est comme si rien ne s'était passé. Un rêve ? Me suis-je endormie ? ... Bizarre. Elle tourna les yeux vers ses feuilles de cours posées sur son banc. Que s'était-il passé, à l'instant ? Elle ferma les yeux, lentement. Ce n'était pas la fatigue. Elle ne savait pas ce que c'était. Elle voyait flou et s'effondra par terre. Le professeur et tous les élèves tournèrent le regard vers elle, étalée au sol.

Quelques heures plus tard, la jeune fille se réveilla à l'infirmerie. A ses côtés, la même fille. Est-ce que... J-je suis encore en train de rêver ? L'infirmière arriva près d'elle et parla avec la fille. Léna était trop fatiguée pour les entendre. De quoi parlent-elles ? Pourquoi cette fille est ici ? Questions qui n'allaient pas avoir grande réponse vu son état actuel. Léna se leva, de ses jambes tremblantes et partit. Tout allait au ralenti autour d'elle. Je n'y comprends rien... Qu'est-ce qui se passe ? La sonnerie retentit et tout se remit normalement, Léna n'avait même plus mal et n'était plus du tout fatiguée... Mais elle se demandait toujours comment cela était possible. Tous les repères de la gamine s'effondraient, comme si plus rien n'existait comme si... Le temps s'était arrêté ? Impossible... Léna n'alla pas aux prochains cours, elle vagabondait dans les couloirs. A la recherche désespérée d'une aide, mais rien ni personne ne pouvait la soutenir. Personne n'avait ressenti cela, dans le Pensionnat, personne n'a vécu cette chose. Et puis de toutes façons, Léna n'aime pas vraiment la compagnie... Elle s'en passe volontiers.

Après quelques heures, la jeune fille s'était posée dans le jardin du pensionnat. Couchée dans l'herbe, le jardin était déserté. Les cours avaient pourtant touchés à leur fin. Mais le calme lui plaisait ainsi, étrangement, elle n'avait pas l'air neutre et indifférente cette fois. Sa mine indiquait une tristesse. Elle fixait une fleur rouge, une magnifique fleur, une rose. Aussi belle sois-tu, petite fleur... J'aimerais pouvoir te ressembler... Dans la main droite de la gamine s'était posée une belle fleur bleue, son regard se posa sur elle.

▬ Personne ne connait cette même douleur de non-existence comme nous, n'est-ce pas ?

Le jardin était toujours déserté, aucun bruit n'y régnait mis à part peut-être des pas. Des pas ? La fille de l'infirmerie, la fille de la rue avec les hirondelles, celle qui lui a rapporté son cartable. Elle... Elle s'était rapprochée de Léna, la regardant dans les yeux, elle debout, Léna couchée. Je me sens... Si lourde... D'un coup... Elle s'endormit ainsi mais la jeune fille se rapprocha de son visage, s'apprêtant apparemment à faire quelque chose... Seulement, quelqu'un se rapprocha. La jeune fille se leva brusquement et partit, autre part, laissant l'endormie au sol, sans plus de connaissance.